L’histoire de Saint-Sauveur-le-vicomte
Aucune découverte archéologique majeure concernant nos plus lointains ancêtres n’a été effectuée à Saint-Sauveur-Le-Vicomte.
Cette zone géographique, initialement couverte en totalité d’immenses forêts, est, en revanche, bordée de témoignages d’implantation humaine remontant au paléolithique moyen et ancien. Parfois baptisés «hommes des plages», les anthropoïdes de type néandertalien qui peuplaient la région constituaient une civilisation essentiellement côtière, surtout concentrée en Val-de-Saire, dans la Hague et sur la côte occidentale de la presqu’île.
La période du néolithique est mieux représentée localement puisqu’il subsiste un menhir dit localement «pierre levée» à Rauville-La-Place, tout près de Saint-Sauveur-le-Vicomte. A Rauville également, la découverte dans les années 1960 d’une pirogue monoxyle préhistorique, atteste l’ancienneté de la navigation fluviale sur cette portion de la rivière d’Ouve.
Aucune découverte archéologique majeure concernant nos plus lointains ancêtres n’a été effectuée à Saint-Sauveur-Le-Vicomte.
Cette zone géographique, initialement couverte en totalité d’immenses forêts, est, en revanche, bordée de témoignages d’implantation humaine remontant au paléolithique moyen et ancien. Parfois baptisés «hommes des plages», les anthropoïdes de type néandertalien qui peuplaient la région constituaient une civilisation essentiellement côtière, surtout concentrée en Val-de-Saire, dans la Hague et sur la côte occidentale de la presqu’île.
La période du néolithique est mieux représentée localement puisqu’il subsiste un menhir dit localement «pierre levée» à Rauville-La-Place, tout près de Saint-Sauveur-le-Vicomte. A Rauville également, la découverte dans les années 1960 d’une pirogue monoxyle préhistorique, atteste l’ancienneté de la navigation fluviale sur cette portion de la rivière d’Ouve.
Les invasions scandinaves du IX siècle marquent, dans le Cotentin comme dans le reste de la Normandie, une rupture brutale. Les destructions commises par les envahisseurs entraînent la ruine des monastères et la régression généralisée des implantations ecclésiastiques. Mais ces invasions – qui tiennent plus chez nous de la colonisation de peuplement que de l’occupation militaire – correspondent aussi à un apport culturel fondamental et constituent le fondement d’un essor spectaculaire. C’est probablement parmi ces populations venues s’installer dans la presqu’île du Cotentin, au cours des IXe et Xe siècle, qu’il faut rechercher l’origine des premiers seigneurs de Saint-Sauveur. Le patronyme familial de ces derniers – celui de Néel – n’oriente-t-il pas vers les royaumes vikings de la mer d’Irlande ?
L’affirmation du pouvoir ducal en Cotentin accompagne la mise en place des cadres de la féodalité et du pouvoir seigneurial. Aux premiers temps du duché, l’octroi du titre héréditaire de vicomte aux seigneurs de Saint-Sauveur s’inscrit sans doute dans une stratégie politique de compromis obtenu par les «comtes de Rouen» auprès de ces puissants chefs locaux, représentant d’une aristocratie indigène. La révolte échouée de 1047 contre le jeune duc Guillaume le Bâtard, dirigée par Néel de Saint-Sauveur et amplement suivie par les guerriers du Cotentin, illustre peut-être l’une des ultimes velléités d’indépendance de la presqu’île face au pouvoir centralisateur des descendants de Rollon. Passée cette ultime crise, l’ensemble de la région, située après 1066 au centre du prospère royaume anglo-normand, bénéficie d’une période de paix relative et d’essor rapide. Cette prospérité se prolonge au-delà de la conquête de la Normandie par Philippe Auguste, en 1204, et ne s’achèvera qu’avec les calamités de la guerre de Cent ans.
Fondée vers 1070 par Néél le Vicomte en remplacement d’une communauté de chanoines initialement implantée dans l’enceinte du château, l’abbaye bénédictine de Saint-Sauveur-Le-Vicomte ne devait être consacrée qu’en 1165. L’édifice actuel a conservé, en dépit des destructions consécutives à la guerre de Cent Ans et de la Révolution Française, une partie importante de sa nef romane. Datable des environs de 1100, cette construction, d’une remarquable clarté structurelle, traduit l’influence du chantier de l’abbatiale de Lessay et, probablement, l’intervention d’une même équipe de bâtisseurs.
L’époque ducale est également marquée par le premier essor du bourg de Saint-Sauveur. Bourg «castral» par excellence, celui-ci se développe dans la dépendance étroite du château, au carrefour d’un axe routier conduisant au port de Port-bail et du chemin menant de Barfleur et de Cherbourg vers Coutances et le Mont-Saint-Michel. La création de marchés hebdomadaires et de foires annuelles favorise le développement des activités commerciales, qui se déploient alors autour de vastes halles en bois, abritant également le siège d’un tribunal de haute justice. La présence d’un port fluvial aménagé au pied du château, sur la rivière d’Ouve, contribue également au développement de Saint-Sauveur.
Ce long conflit dynastique prend localement une résonance très forte, en raison du rôle de premier plan que joue dans ces évènements Geoffroy d’Harcourt, sire de Saint-Sauveur-Le-Vicomte. Encore fréquemment loué comme valeureux défenseur de l’autonomie normande, ce dernier n’en a pas moins contribué au déclenchement d’un conflit qui devait apporter la ruine dans toute la région. Rejeté dans ses prétentions au mariage d’une riche aristocrate, que l’on préféra unir au fils du maréchal Robert Bertran de Bricquebec, Geoffroy se lance alors dans une guerre privée, puis dans une rébellion ouverte contre le roi de France. S’étant finalement allié au roi anglais, c’est lui, qui, après avoir vanté les avantages d’un débarquement en Cotentin, sert de guide à l’agresseur, en 1346, lors d’une chevauchée guerrière qui devait s’achever par la bataille de Crécy. Par la suite et jusqu’à sa mort en 1352, Geoffroy continue ses incessantes escarmouches et trouve aussi l’alliance de Charles de Navarre, un autre rival du roi de France. Enfin ayant cédé en héritage le château de Saint-Sauveur au roi Edouard III, il permet une implantation anglaise tenace sur le sol du Cotentin. La forteresse ne sera reprise qu’en 1375, au terme de ce qui fut le premier grand siège d’artillerie de l’histoire militaire.
La seconde phase de la guerre de Cent ans, débutée en 1418 par l’invasion des troupes anglaises, correspond à une période certes tendue, mais beaucoup moins meurtrière. Tandis que le conflit se déplace assez loin de la région, l’intérêt particulier porté à la Normandie par le roi anglais le conduit à pratiquer une politique relativement conciliante à l’égard de ses nouveaux vassaux.
Après la bataille de Formigny et l’expulsion des derniers anglais de Cherbourg en 1450, le Cotentin s’ouvre à une période prospère. En dépit de la violence des événements qui leur sont associées (avec notamment l’occupation de Saint-Sauveur en 1574), les Guerres de Religion n’affecteront pas ce mouvement général. La formidable floraison architecturale propre à la longue période allant, environ, de 1480 à 1630 ne marque d’ailleurs pas de coup d’arrêt brutal dans le troisième quart du XVI siècle, pas plus d’ailleurs qu’au moment des troubles de la Ligue, en 1589. Prenant appui sur les bons rendements d’une agriculture modernisée et utilisant la qualité des savoir-faire et des matériaux locaux, petits et grands seigneurs, bourgeois et paysans aisés érigent alors les innombrables demeures qui constituent, aujourd’hui encore, un très riche substrat architectural. Le XVI siècle est bien un authentique «âge d’or» de nos campagnes. A Saint-Sauveur-le-Vicomte, en témoignent notamment le manoir Desmaires, au beau portail orné de rinceaux d’acanthe, le manoir des Bréholles ou encore celui de la Conterie. A l’intérieur du bourg, plusieurs maisons urbaines ont gardé leur silhouette et leur plan du XVI siècle, caractérisées par de très longues façades sur rues, des tours d’escalier hors-oeuvre et de vastes arrières cours à usage semi agricole. Dans le domaine religieux, les reconstructions sont également nombreuses. L’abbaye bénédictine, dont le choeur est entièrement réédifié dans le style gothique flamboyant, en offre un très bel exemple.
Sous le règne de Louis XIV le mouvement de croissance initié dans la seconde moitié du XVe siècle se tarit. L’économie marque alors une régression à peu près généralisée, tant dans le domaine agricole que dans l’artisanat. Ce phénomène se fait particulièrement ressentir sur les campagnes, notamment dans le domaine du bâti rural.
Architecturalement, la période est surtout marquée par un mouvement d’urbanisation de la vie nobiliaire, qui se traduit par la construction de nouvelles demeures nobles. Bien qu’à une moindre échelle que Valognes, sa très aristocratique voisine, Saint-Sauveur s’enrichit aussi de quelques « hôtels particuliers ». Beaucoup des anciennes maisons donnant sur l’artère centrale du bourg sont dans le même temps modifiées et dotées de nouvelles façades, à l’instar de celle qui abrite aujourd’hui le musée consacré au célèbre écrivain Jules Barbey d’Aurevilly.
A Saint-Sauveur cette période est également marquée par la création d’un hôpital, installé en 1691 dans la cour du château, dont l’implantation garantira la survie de l’édifice médiéval.
Dans le domaine religieux, l’abbaye se voit enrichie – malgré une décadence profonde de la pratique monastique – d’un nouveau logis abbatial édifié par l’abbé Lefebvre du Quesnoy, qui fut aussi évêque de Coutances.
De manière générale toute la région est également concernée à partir du XVIIIe siècle par un effort d’amélioration du réseau routier. Entrepris sous le règne de Louis XVI, ces travaux n’obtiendront cependant leur complète réalisation qu’au siècle suivant.
C’est notamment durant cette période qu’est tracée la départementale actuelle reliant Valognes à Saint-Sauveur.
Tandis que la Révolution Française n’avait pas eu un effet sensible sur le développement du bourg et de la vie de la campagne, le XIX siècle apportera en revanche de profondes transformations.
Le développement de l’élevage bovin et du couchage en herbe se fait aux dépens de l’agriculture vivrière. Il entraîne notamment une baisse des besoins en main d’oeuvre agricole et provoque une hémorragie des populations campagnardes. Cette période correspond aussi aux derniers grands défrichements qui continueront d’attaquer les bois de Saint-Sauveur-Le-Vicomte, où l’on voit s’implanter de petits châteaux bourgeois, lieux de villégiature de riches citadins.
Outre l’effort constant apporté durant tout le XIXe siècle à l’amélioration des routes, Saint-Sauveur bénéficie aussi de l’arrivée du chemin de fer, dans les années 1860.
Outre l’évolution générale de la société, l’événement marquant du XXe siècle demeure le débarquement allié de juin 1944. Saint-Sauveur-Le-Vicomte est partiellement rasé, entraînant la perte irrémédiable d’une importante quantité de bâtiments anciens.
Les travaux de Reconstruction ont donné aux quartiers détruits un aspect radicalement nouveau tout en maintenant une harmonie avec les vestiges du passé.
L’hôtel de ville de Saint-Sauveur, construit sur les plans du cabinet Burkart et inauguré en mai 1959, en est l’exemple le plus notable.
La démographie
Le recensement de la population permet de produire de nombreuses informations sur la population vivant en France et de mieux comprendre l’évolution de notre pays, comme de notre commune.
Année |
Nombre d’habitants |
2017 | 2239 |
2016 | 2241 |
2015 | 2203 |
2014 | 2164 |
2013 | 2118 |
2012 | 2089 |
2011 | 2080 |
2010 | 2099 |
2009 | 2117 |
1999 | 2211 |
1990 | 2257 |
1982 | 2214 |
1975 | 2168 |
1968 | 2135 |
1962 | 2104 |
En savoir plus sur : https://www.insee.fr/fr/statistiques